A - HISTORIQUE
En
1952, la société ANTAR
a eu la chance d'hériter,
par fusion avec la Société des Consommateurs de
Pétrole (SERCO), d'une petite activité marine
constituée essentiellement par la lubrification (300 t/an) d'une
quarantaine de navires à vapeur. En revanche, il aurait
été impossible pour SERCO d'obtenir le graissage de
navire à moteurs :
- faute d'huiles appropriées
et de l'agrément des constructeurs de moteurs Diesel marins,
- faute de dépôts pour
avitailler les navires dans les ports étrangers.
Au cours des quelques
années qui suivirent, les essais de développement sur les
bases anciennes ne purent aboutir, car les huiles pour "mouvements" ne
possédaient pas la tenue thermique nécessaire pour la
réfrigération des pistons des moteurs Diesel lents et les
huiles pour "cylindres" étaient mal adaptées à
l'utilisation des combustibles lourds. Par ailleurs, ANTAR ne disposait
pas non plus de possibilité immédiate de distribution
à l'étranger pour le cas où des produits valables
seraient mis au point.
Ces débuts
décevants avaient cependant fait germer l'idée de
développer des formules et de trouver un réseau de
distribution, car le contact avec le marché marine avait fait
apparaître le côté rémunérateur dont ANTAR pourrait bénéficier en
élargissant ses
activités jusqu'alors métropolitaines. Il fallait
progresser ou disparaître dans le domaine Marine car, de toute
façon, la diminution du nombre des "Liberty Ships" à
vapeur n'aurait même pas permis de sauvegarder le petit apport de
SERCO.
Au cours de la période 1954-1957, mise au point de
méthodes de recherche :
- Etude de la stabilité thermique des huiles,
- Banc de cokéfaction ANTAR.
C'est ainsi que furent créées les huiles "Talusia" et " Atlanta Marine"
Les années suivantes (1957-1959) furent employées
à réaliser des essais et à faire agréer les
nouveaux produits par les constructeurs.
Parallèlement (période 1957-1961),
pour disposer de
ponts d'avitaillement dans le monde, un accord était mis en
place avec la société MIL (Marine & Industrial
Lubricants) filiale de la Manchester Oil Refinery, sous forme
d'échange
S'appuyant sur la valeur de ses nouveaux produits et les
possibilités de distribution des dépôts ANTAR
livrait en 1961, quelque 1500
tonnes de lubrifiants "marine" à
une soixantaine de navires correspondant à une puissance globale
de 150 000 CH.
Cependant le réseau international de MIL demeurait trop peu
dense et les coûts étaient considérables.
En créant l'association Antar Marine Internationale, ANTAR a donc trouvé un système
permettant la
multiplication des dépôts et une bonne "rotation" de leurs
stocks afin d'assurer le développement de l'activité
marine et sur la période 1961-1970,
la société
décide et met en place progressivement une politique de
coopération, d'association en quelque sorte, avec des
sociétés pétrolières, nationales ou
indépendantes avitaillant en lubrifiants une flotte notable. Ces
sociétés avaient dans leur propre pays une forte
position commerciale, mais n'avaient pas effectué de recherches
particulières dans le domaine du commerce international, car
elles ne disposaient ni de la crédibilité, ni les
produits , ni du réseau qui leur auraient permis d'aborder le
compartiment marine à l'échelle mondiale.
ANTAR leur apportait une technique
spécifique des produits et
les normes d'une politique commerciale commune. Les problèmes
d'exploitation ont pu, dès lors, être résolus
à un coût compétitif, grâce à la
réunion des infrastructures nationales de l'ensemble des
Associés et par la mise au point de concentrés
fabriqués en France et "mélangés" (blended) dans
les pays associés aves des huiles de base
sélectionnées sur place pour y obtenir des produits finis
identiques.
Ceux-ci sont donc fabriqués à Rouen d'une part et font
l'objet, d'autre part, de mélanges (blendings) à
partir de concentrés expédiés de l'usine de
Rouen dans les usines associées à l'étranger.
En 1969, 5 800 tonnes sont vendues, 160 navires sont sous
contrat.
A partir de 1970, commence la phase d'exploitation et de
développement régulier de la plate-forme technique et
commerciale ainsi créée. Cette phase débute par la
prise de contrôle d'une société anglaise
"Océan Oil" lorsque prennent fin les accords avec la
société MIL, reprise à la fin de 1968 par le
groupe Burmah.
L'apport d'Océan Oil, disposant d'une très importante
infrastructure de dépôts, constitue une opération
d'autant plus décisive que, sur le plan commercial, ANTAR
dispose ainsi d'une antenne active sur la place de Londres (flotte
britannique = 10% de la flotte mondiale et Londres contrôle le
tiers des pavillons de complaisance ainsi qu'une partie des flottes des
pays de l'Est).
A fin 1979, ce sont 16 sociétés nationales qui ont
passé avec ANTAR des accords de coopération. ANTAR au sein du Groupe elf se place alors
parmi les 4 premiers
fournisseurs de lubrifiants marine sur le marché international
et dispose de 300 dépôts répartis sur les 5
continents.